top of page

Diabétique sous traitement médicamenteux

La plongée sous-marine est possible, moyennant certaines conditions et précautions afin d'éviter une hypoglycémie sous l'eau, garder un bon équilibre du diabète et le plaisir de plonger !

 

Le diabète de type 2

       Autrefois appelé non insulino-dépendant (DNID), le diabète de type 2 apparaît généralement chez le sujet de plus de 40 ans. Une prédisposition génétique, le surpoids et le manque d'activité physique sont des facteurs favorisant l’apparition d’un diabète de type 2 (DT2). Silencieux et indolore, le développement du diabète de type 2 peut passer longtemps inaperçu. On estime qu'il s'écoule en moyenne entre 5 à 10 ans depuis l'apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic de diabète de type 2. Deux anomalies sont responsables de l'hyperglycémie :

  • Soit le pancréas fabrique toujours de l'insuline mais pas assez, par rapport à la glycémie : c'est l'insulinopénie.

  • Soit cette insuline agit mal, on parle alors d'insulinorésistance. L'insuline moins efficace ne régule plus correctement la glycémie et le pancréas obligé de produire de plus en plus d’insuline pour faire face à cette résistance des cellules à l’insuline s’épuise progressivement. Il finit par ne plus assurer une production suffisante d'insuline.

Ces deux mécanismes font que le glucose ne pénètre pas dans les cellules du corps et reste dans la circulation sanguine, entrainant l’hyperglycémie.

 

Le traitement du Diabète de Type 2

       Le diabète de type 2 est traité dans un premier temps par des mesures hygiéno-diététiques (régime hypocalorique si surpoids, exercice physique quotidien et progressif) puis on a rapidement recours à des traitements antidiabétiques oraux et parfois injectables (injection d'insuline avec une seringue ou un stylo). Leur efficacité n'est optimale que s'ils sont associés à une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.

Le diabète de type 2 est une maladie évolutive. Il peut donc être nécessaire pour la traiter d’augmenter progressivement les antidiabétiques oraux. Lorsque l’insulinorésistance et/ou la carence en insuline sont trop importantes, la mise en place d’injections d'insuline peut être proposée au patient pour éviter des complications au long court en améliorant son équilibre glycémique.

 

En pratique en plongée pour la FFESSM

       Le diabétique de type 2 peut pratiquer la plongée sous-marine sans restriction de ses prérogatives s'il est traité par la diète ou par des hypoglycémiants oraux ne comportant pas de risques d’hypoglycémie chez le patient traité. Suite aux travaux du groupe de travail Diabète et Plongée de la Commission Médicale et de Prévention Nationale (CMPN) en lien avec les médecins Boris Lormeau et Agnès Sola, de nouvelles recommandations et une liste de médicaments ont été publiées en 2015 pour les Diabétiques de Type 2 sous traitement médicamenteux plongeant au sein de la FFESSM :

 

  • Médicaments autorisés sans restrictions

- Biguanides (METFORMINE : GLUCOPHAGE ; STAGID)

- Glitazones (ACTOS ; AVANDIA)

- Inhibiteurs de la DPP4 (JANUVIA ; XELEVIA ; GALVUS ; ONGLYZA)

-Analogues du GLP1 (BYETTA ; VICTOZA)
 

  • Médicaments autorisés sauf pendant le(s) jour(s) de plongée
    (risque de météorisme)

-Inhibiteurs des alpha-glucosidases (GLUCOR ; DIASTABOL)
 

  • Médicaments nécessitant une adaptation pendant le(s) jour(s) de plongée (risque d’hypoglycémie)

- Sulfamides (DIAMICRON ; DAONIL ; AMAREL ; GLUCIDORAL ; GLIBENESE)

- Glinides (NOVONORM)

- Insulines basales (LANTUS ; LEVEMIR ; Insulines NPH)

 

Source : GT de la CMPN du 14/06/2015 – FFESSM

 

       Les diabétiques traités par l’une ou plusieurs des molécules interdites doivent référer à leur médecin traitant ou leur diabétologue référent pour modifier momentanément et pendant la période des plongées leur traitement afin d’éviter les risques d’hypoglycémie.

Pour le traitement par injection d'insuline, nous vous recommandons de vous reporter à notre fiche d'informations sur les diabétiques type 1.

 

     Pour tous les diabétiques, le dépistage des complications liées au diabète s'avère essentiel avant la pratique de la plongée. Il faut également, comme pour tout plongeur, être en bonne condition physique.

       Le diabétique Type 2 doit bien connaitre son diabète, ce qui nécessite d'être bien suivi médicalement par un diabétologue, et d’effectuer un bilan sanguin pluriannuel (HbA1C <8,5 % selon les recommandations médicales actuelles). Il faut avertir votre médecin diabétologue que vous plongez afin qu’il puisse adapter votre traitement selon vos besoins médicaux. Par ailleurs, un avis cardiologique est requis pour tout diabétique de type 2 lors de sa première licence et tous les 3 ans sauf évènement intercurrent ou avis du médecin traitant, cardiologue, diabétologue ou médecin fédéral. Un électrocardiogramme de repos et d'effort peut ainsi vous être prescrit afin de détecter l'absence de maladie coronarienne, appelée aussi ischémie silencieuse. Les complications microangiopathiques sont des contre-indications formelles à la plongée, les complications macroangiopathiques sont à évaluer en fonction des règles de la FFESSM.

 

    Concernant la plongée, il est conseillé d'effectuer a minima une glycémie capillaire avant de plonger et une après la plongée. Il est recommandé de ne pas plonger si votre glycémie est trop basse en suivant les recommandations de votre diabétologue pour votre pratique sportive.

 

4. Les recommandations de DAN (Divers Alert Network) pour les diabétiques T2

 

4.1. Recommandations

  • Délai minimal avant de commencer la plongée après le début ou la modification du traitement:

  • 3 mois après pour un hypoglycémiant oral

  • 1 an après avoir commencé un traitement à l'insuline

  • Pour un plongeur DT2 passé sous insuline, attendre 6 mois après avoir commencé l'insuline avant de replonger

  • Pas d'hypoglycémie ou hyperglycémie sévères (intervention d'un tiers) durant l'année précédente la délivrance du certificat

  • Pas d’épisode d’hypoglycémie sans symptôme annonciateur

  • HBA1C inférieure à 9%

  • Pas de complications majeures secondaires au diabète

 

4.2. Obtention du certificat

     Un médecin (diabétologue ou autre spécialité) doit effectuer un examen annuel et déterminer si le patient connaît bien son diabète et sait le gérer face à une activité sportive (forte recommandation en plus d'une consultation avec un médecin hyperbare) :

  • Le plongeur atteste avoir lu et pris en compte le présent protocole

  • Dépistage d'ischémie silencieuse chez les patients de plus de 40 ans

 

Pour tout événement inhabituel pendant la plongée potentiellement lié au diabète,
faire un examen médical.

 

Interdiction de plonger :

  • Les conditions de plongées qui peuvent majorer le risque d'hypoglycémie

 

Comportement à tenir avec le directeur de plongée, l'encadrant et la palanquée :

  • Les avertir de votre diabète

  • Les informer sur la conduite à tenir en cas d'hypoglycémie

 

Équipement

Pour les traitements à l'insuline, se reporter à la fiche diabète T1.

 

Matériel à avoir sous l'eau (obligatoirement):

  • Moyen de resucrage de surface

 

5. Le certificat médical

     La possession d’un certificat médical n’est pas explicitement définie dans les textes réglementaires propres aÌ€ la plongée sous-marine (Code du Sport et Manuel du Moniteur). Par contre il est obligatoire pour pratiquer la plongée au sein d’un établissement sportif. Il est légitime pour un club de demander annuellement aÌ€ ses adhérents un certificat médical de non-contre-indication aÌ€ la plongée sous-marine. La loi n’oblige donc pas à la possession d’un certificat médical, mais pour des questions de responsabilité les structures choisissent de demander ce sésame.

Dans le cadre FFESSM, un double certificat médical dont l’un, particulier, est signé par le diabétologue est exigé par les textes internes pour les diabétiques. Il s’agit d’une attestation par le diabétologue de l’absence de contre-indications liées à votre diabète. Celle-ci doit ensuite être remise au médecin fédéral qui vérifiera comme pour les autres plongeurs l’absence de contre-indications médicales et vous fournira le cas échéant l’attestation de non-contre-indications à remettre à votre club.

    Hors du cadre FFESSM et en l'absence de réglementation particulière, les DT2 sont assimilés aÌ€ un public ordinaire. Pour passer des niveaux ou pour jouir pleinement des prérogatives liées au niveau de plongée, le certificat médical peut être délivré par le médecin habilité. Le type de certificat médical et les modalités d’obtention varient selon le cadre de plongée considérée : affiliée FFESSM, structure suivant les recommandations de DAN.

 

 

 

bottom of page